Ce programme mobilise à la
fois les notions d'éducation civique acquises au collège, les savoirs
enseignés dans différentes disciplines et les acquis de l'éducation
civique, juridique et sociale des classes de seconde et de première.
Thèmes abordés
- Les progrès des bio-technologies et l'action qu'elles permettent sur l'homme lui-même.
- Le pluralisme des croyances et des cultures dans une république laïque.
- La place de l'argent dans la vie sociale.
- La diversité des manifestations de la violence.
Ces
quatre thèmes permettent de mesurer les tensions entre, d'une part, les
conceptions ou les intérêts particuliers et, d'autre part, la
définition de l'intérêt général. Ce sont des questions qui
surgissent, de manière récurrente, au cœur du débat démocratique. Elles
engagent la responsabilité des citoyens qui sont amenés à s'informer des
grands enjeux du débat politique, économique et social, à participer
parfois à des délibérations collectives, à formuler souvent des choix ou
à les sanctionner.
Mise en oeuvre
Le programme propose quatre thèmes :
deux au moins doivent être abordés dans le cours de l'année avec l'horaire imparti à l'éducation civique, juridique et sociale.
Une évaluation de cet enseignement doit être envisagée
en s'appuyant sur les productions et les prestations des élèves sous
leurs différentes formes (constitution de dossiers, interventions dans
des débats, contributions écrites, etc...).
Pour une pédagogie du débat
Ces thèmes, qui ont une forte résonance dans l'actualité, se prêtent particulièrement à
l'organisation de débats argumentés.
Les règles de cet exercice doivent être respectées pour l'intérêt même
des élèves. La préparation demande le recours à des sources
documentaires variées (politiques, historiques, juridiques,
sociologiques, philosophiques) empruntées à des supports et des canaux
d'information diversifiés (ouvrages de référence, presse, cédéroms et
DVD, sites internet, etc...). Ceux-ci seront indiqués par le professeur
qui exploitera au mieux les ressources du CDI.
L'organisation
du travail préparatoire au débat peut mobiliser des techniques diverses
selon le sujet abordé : dossiers de presse, recherche documentaire,
exposés préparatoires. Il s'agit de former l'esprit critique
des élèves et de les conduire à élaborer des argumentaires construits et
pertinents favorisant la confrontation de points de vue initialement
singuliers. Enfin, tout débat argumenté doit donner lieu à une réflexion
rétrospective en classe. Il appartient au professeur et à ses élèves, à
l'issue de chacun d'eux ou bien à la suite d'une synthèse plus ou moins
étendue de quelques-uns d'entre eux, de mener une analyse critique des
discussions et de souligner les enjeux citoyens qu'elles ont recouverts.
Les informations complémentaires se trouvent dans le B.O spécial N°8 du 13 octobre 2011 consultable ci dessous et dans la copie de ce BO située sous le lien:
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57574
Programme de l'enseignement commun d'ECJS
Classe terminale des séries générales
Questions de sociétéConformément
aux principes généraux de l'enseignement de l'éducation civique,
juridique et sociale publiés avec le programme de la classe de seconde,
le programme de la classe terminale a pour objet de confronter les
élèves à quelques grandes questions de société. Il permet d'apporter une
compréhension du rôle de l'action politique, des institutions et des
mouvements sociaux et culturels, du droit et de la justice dans les
débats de société. Ce programme mobilise à la fois les notions
d'éducation civique acquises au collège, les savoirs enseignés dans
différentes disciplines et les acquis de l'éducation civique, juridique
et sociale des classes de seconde et de première. Les thèmes abordés,
les progrès des bio-technologies et l'action qu'elles permettent sur
l'homme lui-même, le pluralisme des croyances et des cultures dans une
république laïque, la place de l'argent dans la vie sociale, la
diversité des manifestations de la violence, permettent de mesurer les
tensions entre, d'une part, les conceptions ou les intérêts particuliers
et, d'autre part, la définition de l'intérêt général. Ce sont des
questions qui surgissent, de manière récurrente, au cœur du débat
démocratique. Elles engagent la responsabilité des citoyens qui sont
amenés à s'informer des grands enjeux du débat politique, économique et
social, à participer parfois à des délibérations collectives, à formuler
souvent des choix ou à les sanctionner.
Le programme propose quatre
thèmes. Deux au moins doivent être abordés dans le cours de l'année avec
l'horaire imparti à l'éducation civique, juridique et sociale. Une
évaluation de cet enseignement doit être envisagée en s'appuyant sur les
productions et les prestations des élèves sous leurs différentes formes
(constitution de dossiers, interventions dans des débats, contributions
écrites, etc.).
Ces thèmes, qui ont une forte résonance dans
l'actualité, se prêtent particulièrement à l'organisation de débats
argumentés. Les règles de cet exercice doivent être respectées pour
l'intérêt même des élèves. La préparation demande le recours à des
sources documentaires variées (politiques, historiques, juridiques,
sociologiques, philosophiques) empruntées à des supports et des canaux
d'information diversifiés (ouvrages de référence, presse, cédéroms et
DVD, sites internet, etc.). Ceux-ci seront indiqués par le professeur
qui exploitera au mieux les ressources du CDI.
L'organisation du
travail préparatoire au débat peut mobiliser des techniques diverses
selon le sujet abordé : dossiers de presse, recherche documentaire,
exposés préparatoires. Il s'agit de former l'esprit critique des élèves
et de les conduire à élaborer des argumentaires construits et pertinents
favorisant la confrontation de points de vue initialement singuliers.
Enfin, tout débat argumenté doit donner lieu à une réflexion
rétrospective en classe. Il appartient au professeur et à ses élèves, à
l'issue de chacun d'eux ou bien à la suite d'une synthèse plus ou moins
étendue de quelques-uns d'entre eux, de mener une analyse critique des
discussions et de souligner les enjeux citoyens qu'elles ont recouverts.
Thème 1 : La bioéthique
ObjectifsQuelles
sont les règles qui peuvent ou qui doivent régir la vie humaine en tant
qu'elle est, précisément, la vie ? Car la vie humaine ne se laisse pas
réduire au fil naturel des choses. Nous naissons, nous vivons, nous
mourons enracinés dans un univers social dont les usages, les lois ou
les idéaux traversent de part en part l'existence que nous menons.
Sur
ce sujet, les réflexions ayant vu le jour dans le cours des années
soixante se sont cristallisées autour de la notion complexe de
« bioéthique ». Celle-ci renvoie évidemment à une
éthique, dont on considère généralement qu'elle concerne les principes premiers de l'action ; à une
morale, dont on juge qu'elle se rapporte aux mœurs ; à la
loi, dont on admet qu'elle doive ordonner les interactions humaines au plan privé comme public ; à la
coutume ou à l'
usage enfin, dont on estime qu'ils se substituent parfois utilement aux silences de la loi.
La complexité de la notion de « bioéthique », et par conséquent du
problème
qu'elle recouvre, tient donc à deux choses : d'une part, au fait
qu'elle a trait à la vie dans ce qu'elle a d'infini, à savoir sa
dignité, son inappropriabilité et son irremplaçabilité et, d'autre part,
au fait qu'elle englobe des modes de régulation multiples et parfois
mal ajustés les uns aux autres. Travailler sur le thème de la
« bioéthique », c'est ainsi, principalement, tenter de démêler
l'écheveau des principes normatifs auxquels s'adosse l'action effective
et souvent efficace des hommes sur d'autres hommes et même sur la vie en
général (question de la responsabilité humaine à l'égard de la vie et
des êtres vivants, de leur conservation ou de leur transformation).
Mise en œuvre
Ce
thème peut donner lieu à des travaux et des débats variés, à différents
niveaux, pour expliciter les différentes dimensions de la question.Les suggestions qui suivent figurent à titre d'exemple au choix des professeurs.
Le début de vieLe
don de la vie peut désormais être pris dans un essaim de déterminations
éthiques, religieuses, sociales et technologiques. Le désir de donner
la vie est parfois exprimé par des personnes qui ne sont pas en mesure
d'avoir des enfants. Jusqu'où est-il permis de manipuler le corps pour
lui faire donner la vie ?
Patients, médecins, institutions de soinsVivre,
c'est avoir le souci de sa santé, et parfois affronter la maladie et la
douleur. Le plus souvent anodine, cette expérience peut atteindre un
degré extrême de rigueur. Or la maladie n'est pas un simple phénomène
organique et objectivable : c'est une expérience
humaine qui témoigne de la rencontre d'un patient avec non seulement
un
médecin, mais des équipes soignantes et une institution. Quelles sont
les règles de leur dialogue ? Il y a ce qu'exigent les règlements
administratifs, ce que demandent les lois, mais aussi ce que veut une
société qui se donne ou ne se donne pas les moyens de prodiguer des
soins à ses membres. L'exercice des responsabilités individuelles et
collectives en matière de santé prend ainsi toute sa dimension éthique.
La fin de vieComme
la maladie, la mort a généralement lieu au cœur d'un lourd dispositif
technique et institutionnel. Parfois, elle appelle des décisions :
traitements létaux de la douleur ou arrêt des soins. Parfois, ouvrant la
possibilité d'une transplantation d'organe, elle offre un espoir à un
patient en attente de greffe. Mais comment déterminer la fin ultime
d'une vie ? Quels principes pour régir le don d'organe ? Comment, même,
susciter un tel don ?
Thème 2 : Pluralisme des croyances et des cultures dans une république laïque
ObjectifsLes
sociétés démocratiques sont des sociétés d'échanges et d'ouverture qui
revendiquent leur diversité ; elles réunissent des populations dont les
origines historiques, les convictions religieuses, les situations
sociales sont différentes. La citoyenneté, par principe, assure dans
l'unité de la République l'égale dignité de chacun et le respect de ses
croyances et opinions.
Les principes qui régissent notre république
laïque ont été fixés par la loi du 9 décembre 1905 concernant la
séparation des Églises et de l'État : neutralité religieuse de l'État,
liberté de conscience, libre exercice des cultes et de leur célébration
en réunion publique dans des lieux appartenant ou mis à disposition des
associations cultuelles, sous réserve de ne pas troubler l'ordre public.
Les
débats sur l'acceptation de la diversité dans l'espace public, sur les
réponses à apporter aux revendications d'expression identitaire et
culturelle mettent en jeu la liberté de chacun d'une part et le respect
du cadre collectif de la République d'autre part. Ces débats
s'inscrivent dans un contexte de transformation du lien historique entre
citoyenneté et nation, lui-même lié aux effets de la mondialisation qui
favorise la diffusion de nouvelles références culturelles dans les
sociétés.
Mise en œuvre
Ce thème
peut donner lieu à des travaux et des débats variés. Les suggestions qui
suivent figurent à titre d'exemple ; elles ne sont pas exclusives
d'autres entrées.
Histoire et actualité de la laïcitéLa
laïcité est la condition juridique de la liberté de conscience et
d'opinion qui en fait un concept fondateur de la République française.
Elle résulte d'une histoire politique dont la spécificité sera d'autant
mieux perçue qu'elle sera mise en perspective dans le contexte général
des démocraties. Des exemples de questions récemment posées à l'école,
sur les relations entre domaines public et privé, sur la neutralité des
enseignants et des programmes, sur les obligations des élèves et des
familles, conduisent à réfléchir sur les rapports actuels entre laïcité,
société et République.
Dérives sectaires et intégrismesLes
dérives sectaires peuvent être appréhendées comme étant le fait de
groupes utilisant des masques philosophiques, religieux ou
thérapeutiques pour dissimuler des objectifs de pouvoir, d'emprise et
d'exploitation des adeptes. Comme les intégrismes, elles conduisent à
l'intolérance et à l'isolement.
Une fois évalués la réalité et
l'impact de ces phénomènes dans la société française contemporaine, on
étudie les mécanismes et les discours qu'ils mettent en œuvre. En quoi
sont-ils susceptibles de menacer les libertés démocratiques ? Quels sont
les moyens pour la République de les contenir et de s'en protéger ?
Culture commune et diversités culturellesLa
conciliation de la liberté culturelle de chacun et des exigences de la
vie collective est une question qui se pose fréquemment. L'exercice de
la citoyenneté suppose une culture commune. L'exemple de langue peut
être étudié. Les États-nations, depuis la fin du XVIIIème siècle,
bataillent pour réaliser une unité linguistique sur leurs territoires.
Aujourd'hui, dans un monde où l'équilibre linguistique s'est
profondément transformé, où se sont imposées une petite douzaine de
langues et où s'est affirmée l'hégémonie de l'anglais, la question de
l'attachement aux langues minoritaires et régionales peut se poser
autrement. Les liens entre la langue et l'économie, entre les langues et
la démocratie doivent être pris en compte. L'étude des politiques
actuelles de la langue en France, replacée dans une perspective
historique, permet de mener une réflexion sur l'unité et la diversité
des cultures.
Thème 3 : Argent et société
ObjectifsL'argent
est un « fait social total », c'est-à-dire un phénomène omniprésent
dans la vie économique et sociale, aux significations les plus diverses,
puisqu'il désigne aussi bien le capital, le patrimoine, le salaire,
l'épargne ou le crédit. Si l'argent est souvent présenté comme un
instrument neutre dans la théorie économique, on ne peut pourtant pas
l'envisager exclusivement à partir de ses fins utilitaires, qui sont de
faciliter les échanges et de servir d'instrument de mesure et de réserve
des valeurs. L'argent, en d'autres termes, n'échappe pas à la réflexion
éthique.
Les rôles de l'argent dans la société sont
multiples. Ils tiennent aussi bien aux conditions de son acquisition
qu'à celles de son usage. En ce qui concerne l'acquisition, on distingue
la rémunération du travail, la constitution et l'accroissement du
capital productif ou encore les revenus de la propriété (loyers, revenus
des valeurs mobilières). Pour ce qui est de l'usage, il y a lieu de
considérer l'argent comme moyen de se procurer des biens et services,
l'argent qui sert à afficher son rang social (consommation ostentatoire)
ou encore l'argent que l'on thésaurise sous les formes les plus
variées.
L'argent peut aussi être vu comme étant constitutif du lien
social. Il exprime la confiance ou la défiance dans la communauté
sociale et politique. Le rapport entre l'argent et la qualité des
relations humaines est avéré : l'argent facilite les échanges, « adoucit
les mœurs » (Montesquieu) et constitue un instrument de liberté.
Cependant, il développe aussi les égoïsmes, suscite des phénomènes
d'aliénation et nourrit des formes de violence réelle et symbolique.
Enfin,
dans le registre du pouvoir, l'argent a été au fondement de l'émergence
des États modernes : sans signe monétaire, il n'y a ni administration
centrale, ni relations humaines gérées selon un droit codifié par des
règles impersonnelles. En même temps, l'argent est également un outil
permettant la puissance et la domination.
Mise en œuvre
Sur le thème « argent et société », la réflexion peut être fondée sur les exemples suivants, parmi d'autres.
Argent et « moralisation financière »Les
crises du capitalisme financier alimentent de manière récurrente les
débats de société. Ces crises sont en grande partie dues au fait que
l'activité financière s'est peu à peu déplacée vers des activités de
plus en plus rémunératrices, mais risquées, et d'une utilité sociale qui
est discutée. Quels sont aujourd'hui les termes du débat sur la
régulation de l'économie financière ?
Argent et modes de vieLa
valorisation de l'argent, comme fin en soi, imprègne désormais de plus
en plus les rapports sociaux. Certains comportements montrent que la
monnaie devient parfois une valeur absolue et interrogent non seulement
notre « rapport à l'argent » mais, plus profondément, nos choix de
société. Plusieurs débats peuvent être menés pour approfondir les usages
sociaux de l'argent, sur la nature de la société de consommation, sur
les problèmes de l'endettement ou sur les grands écarts de rémunération.
Argent et engagement socialDans
une société de marché, la monnaie est parfois « demandée pour
elle-même » et sa transformation de moyen en fin peut menacer sa
fonction authentique qui est de favoriser les échanges. De nombreuses
initiatives existent à travers le monde pour promouvoir un usage de la
monnaie fondé sur l'engagement social. On pourra comparer l'exemple des
microcrédits avec celui des systèmes d'échanges locaux (SEL) ou celui
des « banques de temps ». On pourra également s'intéresser à l'exemple
des activités philanthropiques.
Thème 4 : Violence et société
ObjectifsLa
violence définit toute atteinte par la force ou par tout autre moyen à
l'intégrité physique ou morale d'une personne ou d'un groupe. Elle est
en tant que telle un fait ordinaire des sociétés humaines. L'effort des
civilisations a été et demeure d'en limiter l'extension et de la
contrôler par des procédures de prévention et de règlement des conflits.
C'est une fonction essentielle du droit et de la justice en raison de
quoi Max Weber a pu suggérer que l'État « revendique avec succès, pour
son propre compte,
le monopole de la violence physique légitime ».
Dans
notre société, sous des formes très diverses, la violence est à la fois
banalisée - sa représentation est omniprésente dans les médias - et
insupportable. Le répertoire en est effectivement très vaste et
concerne, par exemple, autant l'espace public (la rue) que la sphère
privée (la famille). L'idée de violence mêle des phénomènes de nature
différente qui doivent être distingués. Certaines atteintes sont de
nature physique (coups et blessures), d'autres peuvent être symboliques
(insultes, discriminations, humiliations).
Or les débats sur la
violence et ses manifestations sont fréquents dans la vie politique et
sociale. Ils animent également de nombreuses recherches en sciences
humaines et sociales, témoignant par là du fait qu'ils permettent de
comprendre l'état d'une société à un moment historique donné. C'est
pourquoi il importe d'apprendre à faire la part, dans la réalité et
l'appréhension de ce phénomène, des responsabilités individuelles et des
responsabilités collectives.
Mise en œuvre
Ce
thème peut donner lieu à des travaux et des débats variés, à différents
niveaux, pour expliciter les différentes dimensions de la question. Les
suggestions qui suivent figurent à titre d'exemple au choix des
professeurs.
La violence et le sportPlusieurs
formes de violence sont ici à l'œuvre. Les sports de combat (boxe,
karaté, judo) et les sports collectifs (football, rugby, etc.)
institutionnalisent et réglementent la compétition. Dans les stades, des
groupes de supporters peuvent passer de l'agressivité à l'agression
vis-à-vis d'autres groupes. La violence peut s'exercer également dans le
monde même du sport et sur ses protagonistes, avec notamment le
phénomène du dopage. Une réflexion sur les pratiques sportives permet en
somme de comprendre les rapports que le sport entretient avec notre
société.
La violence et la jeunesseLes
phénomènes d'incivilité et de délinquance concentrent souvent
l'attention sur les comportements violents de jeunes adolescents. Cela
amène à oublier que les jeunes sont souvent les premières victimes des
violences, notamment par des formes diverses de racket qui touchent le
milieu scolaire. La manière dont les jeunes sont exposés à la violence
aujourd'hui dans notre société doit s'éclairer par une mise en
perspective historique du rôle que pouvait jouer la violence comme rite
de passage dans les sociétés traditionnelles. Elle doit surtout
permettre un débat sur le rôle respectif des déterminants sociaux et
culturels, des institutions, des familles et des individus.
La violence et le travailLe
travail demeure le fondement de la vie et donc de la réalité sociale.
Il contribue à définir l'identité individuelle et participe à l'estime
de soi. Il donne également un revenu et des droits et organise enfin une
grande part de l'existence individuelle et collective. C'est
précisément dans la mesure où le travail se présente comme une activité
humaine essentielle que l'expérience du chômage peut être vécue comme
une forme de violence sociale. De même, la prise en compte des risques
psycho-sociaux (RPS) au travail (stress, harcèlement, etc.) peut
apparaître comme le signe de l'importance croissante accordée à
l'organisation du travail et aux relations interindividuelles qui le
traversent.